La bataille d’Ecueillé

Sinistres graves

Commune d’Ecueillé
Le 25 Août 1944
VALENCAY – SAINT GEMME
VILLES MARTYRES

Commune de Valençay
le 16 Août 1944

Commune de Sainte Gemme
le 30 Août 1944

 Engagement des sapeurs pompiers de l’Indre dans la guerre 39/45

Juillet et Août 1944 en particulier la journée du 25 août 1944

Eloigné des gros centres et des grandes voies de communication, Ecueillé n’avait pas particulièrement souffert pendant les douloureuses années de l’occupation allemande. Seul l’éloignement de 59 prisonniers en terre étrangère plongeait, depuis quatre ans dans l’amertume, de nombreuses familles.

La proximité du camp allemand de la Pyramide avait également obligé, par arrêté préfectoral, quelques-uns de nos compatriotes à subir les rigueurs de l’occupation.

Ce fut un peu plus tard, pendant la période de juillet-août 1944, dans la lutte pour la libération du territoire national, que la région d’Ecueillé devait vivre des heures atroces.

La journée du 29 juillet deux soldats de  la Wehrmacht qui avaient paisiblement déjeuné sont attaqués, blessés et faits prisonniers par un maquis étranger à la localité.

La journée du 10 août et la suivante réservaient à la population de cruelles émotions. Alors que les routes étaient sillonnées de convois allemands remontant vers le nord, semant l’épouvante et la mort dans les villages et les campagnes, les groupes des forces françaises de l’intérieur remplissaient leur mission : retarder l’ennemi, lui infliger des pertes et le disloquer.

La journée du Vendredi 25  août 1944,

Les troupes françaises bien équipées, faisaient leur entrée sensationnelle à Ecueillé. Il s’agissait du 1er Escadron  à cheval passé à la résistance en bloc depuis le 8 août. Son effectif fort de 250 hommes, instruits et ardents, pouvait être considéré comme un élément de choc. Hélas,  la journée devait se terminer tragiquement par un combat terrible semant la mort, les incendies et la ruine dans notre petite ville jusqu’ici épargnée par la guerre.

Vers 22h00 un convoi allemand était revenu sur place. Les français ouvrent le feu sur le convoi qui, on le vit après le combat, comprenait :

  • 1 voiture légère
  • 6 camions remorques canons
  • 6 canons antichars de 88.

Leurs  canons entrent en action et tirent par représailles sur les maisons autour de la place, perforant les façades et explosant les logements. La bataille sera terrible et intense pendant les deux premières heures.

Des pompiers aidés des hommes de l’escadron, mettent en action la pompe à incendie municipale dans des conditions difficiles. Le danger est grand. Les balles et obus sifflent de part et d’autre. Les éclats d’obus empêchent de s’approcher. L’intervention contre l’incendie est difficile. Des renforts sont demandés.

Vers 3h00 du matin, les pompiers de Levroux et de Buzançais arrivent et attaquent le feu avec  ceux d’Ecueillé ainsi que des ambulances pour prendre en charge les blessés. Une douzaine de maisons, parmi lesquelles la mairie, sont en feu. A cinquante mètres du lieu des combats, les pompiers et la Croix rouge transportent les morts et les blessés.

Les ambulances de Châteauroux, arrivées vers 6 h00 du matin, firent un premier voyage avec les blessés couchés les plus atteints.

Au total, une centaine de sapeurs pompiers assistés des hommes de l’escadron auront participé  aux opérations de secours et d’extinction des incendies.

Dans la matinée, les derniers survivants allemands (40 environ) se rendent aux troupes françaises.

Bilan :

Humain

  • L’ennemi avait perdu : 17 décédés, 19 disparus dans les maisons incendiées, 40 prisonniers.
  • De notre côté les pertes sont les suivantes, 7 civils tués, 4 civils blessés, 4 militaires tués

Habitations

  • onze maisons étaient totalement détruites, parmi lesquelles la Mairie, et une vingtaine d’immeubles gravement endommagés.

Rappel historique

ce vendredi 25 août 1944 vers 19 heures discours célèbre du général de Gaulle à l’hôtel de ville « Paris brisé, Paris outragé, mais Paris libéré… »
26 août 1944 Descente triomphale du Général de Gaulle, de la Place de l’Étoile à Notre-Dame de Paris.